Le financier compte faciliter l'émergence d'une nouvelle génération d'ETI.

15.10.20 – Les échos raconte notre Épopée

Ronan Le Moal crée Epopée Gestion pour soutenir les futures pépites de l’Ouest

Après vingt-cinq ans de carrière au Crédit Mutuel Arkéa, dont douze comme directeur général, pourquoi vous lancer dans l’entrepreneuriat avec l’animation de fonds d’investissement quand beaucoup existent déjà ?

J’ai toujours dit qu’un jour je voulais entreprendre. Arkéa disposait des cadres susceptibles de prendre la relève ; j’ai profité de cet alignement des astres pour me lancer. Avec mon associé Charles Cabillic, nous créons donc Epopée Gestion, dont le siège est brestois, et qui va disposer de bureaux à Paris. Notre objectif est de créer trois fonds. L’un pour accompagner les jeunes entreprises du numérique, et qui sera doté de 60 millions d’euros. Un autre pour les sociétés industrielles et de services, moyennant 100 à 120 millions d’euros. Le troisième financera les infrastructures d’immobilier de bureau, la logistique pour lequel on mise sur 100 millions d’euros d’apports. Un quatrième est prévu et concerne les mobilités et le travail à distance. Evidemment qu’il existe déjà beaucoup de fonds, mais on ne sera jamais assez nombreux pour accompagner les entreprises. De plus, on ne va pas seulement financer, mais aussi servir d’accélérateur de croissance.

Qu’entendez-vous par accélérateur de croissance ?

Bien souvent le travail des fonds s’arrête à la gestion des investissements qu’ils engagent. On ira beaucoup plus loin avec le soutien éventuel en marketing, en gestion, en internationalisation de nos différentes participations, dont on entend accélérer la croissance pour créer une nouvelle génération d’ETI. Nos prises de participation en capital seront effectuées dans le Grand Ouest de la France, de la Normandie à la Nouvelle-Aquitaine, en passant évidemment par la Bretagne. La première devrait être annoncée d’ici à la fin de l’année. Nos tickets moyens seront de 300.000 à 2 millions d’euros dans le numérique, mais de 2 à 10 millions d’euros dans l’industrie et les services.

Se lancer alors que la France traverse une crise économique n’est-il pas particulièrement risqué ?

Il faut prendre du recul par rapport à cette crise sanitaire et économique. Elle met en exergue les dangers de l’hyperconcentration des acteurs économiques dans les principales grandes villes – où se multiplient les risquent d’épidémie -, ce qui constitue des tensions. En nous intéressant aux différents bassins de l’ouest de la France plutôt qu’à Paris et à l’Ile-de-France, on entend accompagner un tissu d’entreprises prometteuses, mais qui ont beaucoup de mal à franchir le plafond de verre qui les empêche d’avancer. Elles lèvent des fonds, mais il leur manque l’accompagnement idoine pour les aider à grandir vite.

Stanislas du Guerny

Article à retrouver sur le site des échos : https://www.lesechos.fr/pme-regions/bretagne/ronan-le-moal-cree-epopee-gestion-pour-soutenir-les-futures-pepites-de-louest-1241250

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L'ex-directeur général de la banque Arkéa se reconvertit dans l'entrepreneuriat. Avec Epopée Gestion, il entend financer les sociétés bretonnes du digital, et aussi les jeunes industries en mal de fonds propres, tout en prenant des participations dans l'immobilier de bureaux et la logistique.